19 ans au moment des faits.
Ce jour-là on préparait la fête patronale de Saint Julien. Le feu s’est déclenché dans l’après-midi, venant du côté de Valbonne. On est partis, nous quelques jeunes de Biot, à vélo vers le Bois Fleuri. On essayait d’éteindre les flammes avec des branches – on n’avait rien d’autre. Puis les pompiers sont arrivés, et nous ont dit de rentrer. Ils nous ont interdit de prendre la route normale parce que le feu avait pris des dimensions énormes. Ils nous ont envoyé par le chemin de Roquefort.
Une fois de retour à Biot, on a vu que les pompiers avaient installé leur PC (le poste de commandement) près du bâtiment qui est le musée aujourd’hui. Le soir même on était inquiets parce qu’on n’avait pas vu revenir M. Monod (maire à l’époque). La Saint Julien a été reportée.
Ça a pris de grosses proportions, le feu est arrivé presque aux portes du village – c’était à Siade (Saint Eloi) et à Saint Julien. Heureusement qu’il y avait déjà des bombardiers à l’époque. Le lendemain ou le surlendemain, on est allés éteindre les petites reprises de feu avec des pulvérisateurs d’eau.
C’est après ce feu que le corps des pompiers volontaires a été créé. On était pas mal de jeunes de Biot à en faire partie.
Ce feu a fait des ravages. Il y avait plusieurs foyers. Il y avait beaucoup de pins dans nos forêts. Les pompiers nous ont expliqué que c’était dangereux parce que les pommes de pin pouvaient propager le feu plus loin. J’habitais avec ma famille au village. On voyait le feu de là et le soir même le village était dans la fumée.
J’avais 19 ans et je devais partir à Tarascon cette semaine-là, pour mes 3 jours de service militaire. Avec le feu j’ai dû décaler à la semaine suivante. Quand j’ai expliqué pourquoi, que j’étais intervenu pour aider à éteindre le feu, on m’a proposé d’intégrer les pompiers de Paris !